« Y’a plus d’printemps » :
jamais les paroles de Gérard Lenorman n’ont été d'une telle actualité.
Prudy Printemps, chanteuse à
gouaille et pensionnaire des émissions de Pascal Sevran est décédée lundi 3
septembre.
Quand Prudy devint Printemps
Dans l’équipe que nous formions
autour de Pascal Sevran nous l’appelions familièrement Prupru.
Née le 17 octobre 1939, Prudence
Suzzoni, joli nom pour une brillante carrière, se mue en Prudy, ne voulant pas
suivre l'idée de Pascal qui souhaitait la baptiser « La Printemps », un nom qui
n’avait jamais été aussi chantant que depuis qu'une certaine Yvonne l'avait
adopté.
Prudy et les cent convictions
Prudy voulait toujours avoir
raison en tombait souvent dans des pièges qu’elle avait elle-même tendus, que
voulez-vous, une vraie Marseillaise doit rester à la hauteur de sa réputation.
Elle le faisait si bien, que j’y
voyais, ainsi que quelques autres aussi, une aimable malice de sa part. Les
jours de tournages ou elle devait interpréter « Prupru » avait le don de
s’attirer les foudres de Pascal. Il était capable de faire changer le plan de
travail si Prudy était convoqué en dehors sa présence. « Je veux être ici quand
Prudy chante », disait-il.
Tant et si bien que nous y
trouvions parfois avantage de la savoir sous le feu hurlant du Patron qui ne
pouvait malgré tout, se passer d’elle !
Un parcours populaire
Sa carrière se déroula en grande
partie dans des cabarets du Nord Parisien fréquentant une faune auprès de
laquelle elle a pu s’endurcir. C'étaient des lieux où il fallait savoir se
défendre, plus près des univers de Bernard Dimey ou Antoine Blondin que des
salons parisiens à l’heure de thé. Ecumant les bastringues de Montmartre avec
son pote Daniel Guichard.
Elle sera élevée au grade de «
Chevalier de l’ordre national du Mérite ».
C’est dans un restaurant de la
butte « Le coin de rue » dont le propriétaire n'était personne d’autre que
Pascal Sevran qu’on la retrouvera quelque temps aux commandes, dès que Pascal
était en tournage. « Le coin de rue » sera longtemps le quartier général de
l’équipe pour le débriefing de l’émission.
Amie intime de la grande Mick
Micheyl, elle chantera souvent les œuvres de la dame du « gamin de Paris ».
Les enregistrements de Prudy,
sous la forme de compilations de « La chance aux Chansons » sont évidemment
disponibles sur le net, on peut même y retrouver un 45 tours très rare « J’ai
chanté » écrite par Alice Dona et Pascal Sevran.
Très présente dans le journal
posthume de Pascal « Les petits bals perdus » Prudy s’est tue avec le
printemps.
A l’heure de cette publication,
je ne suis pas en mesures de vous dire si les dernières volontés de Prudy
seront respectées, à ce qu’il me semble la famille n’est pas favorables à
donner des obsèques honorables à la défunte.
Ah! Si Pascal était là… !
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En croisière avec Monty et Bibi |
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Tournage en Autriche |
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soir de Séminaire à Châteauponsac (près de Morterolles) |