lundi 25 janvier 2010

Didier Ouvrard par Roland Couty

Le Zénith de Limoges accueillait ce dimanche 24 janvier 2010 le spectacle «De la valse à l’opérette», avec le Budapest Strauss Symphony Orchestra et les Ballets Viennois Pannonia.

C’est sous la direction du chef d’orchestre Lájos Blazy que l’orchestre symphonique hongrois a réjouit les spectateurs venus en nombre retrouver les airs de leur temps, malgré la pluie. La magnifique soprano Eléna Voznesenskaya et le ténor François Soulet ont montré leurs qualités de grands artistes, au grand plaisir de l’assistance. Dansant sur des chorégraphies d’András Nádasdy, les Ballets Viennois Pannonia ont enchanté le public, notamment lors de leur interprétation du Danube Bleu de Johann Strauss, sous un véritable tonnerre d’applaudissements.

Un vrai professionnel

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Le spectacle était présenté par Didier Ouvrard, un garçon qui n’est pas vraiment un inconnu du grand public. Tout d’abord jeune animateur de Alouette FM pendant presque 10 ans, il sera dès 1992 le talentueux programmateur de l’émission «La Chance aux Chansons» aux cotés de Pascal Sevran pendant 15 ans.

Le Bal de l’Empereur

Didier fut aussi l’élégant Maître de cérémonie du Bal de L’Empereur, un spectacle présentant les musiques des Strauss avec 40 musiciens et 30 danseurs. La tournée a visité 31 villes dans lesquelles furent données 60 représentations en 6 semaines. Ce n’était donc pas un débutant qui, chose rare, est allé au contact du public dès le début de la représentation à Limoges. 30 ans de carrière, avec et pour le public, ce n’est pas rien.

Une réelle dimension

Formé à l’école de la télévision par Pascal Sevran, L’on aurait pu craindre de se trouver en présence d’une réplique dérisoire de celui qui tint l’antenne avec brio pendant presque 20 ans.

Par certains aspects, on retrouve effectivement chez Ouvrard quelques inflexions semblables à celles du magicien des après-midi de la deuxième chaîne de télévision. Cependant, les deux personnages sont très différents. Didier Ouvrard possède une présence sur scène, une manière de se mouvoir, une façon d’établir des liens entre les artistes qu’il présente et les milliers d’yeux fixés sur la scène qui n’appartiennent qu’à lui. Rigoureux et méthodique, il laisse néanmoins transparaître un véritable amour et un grand respect de son public. La salle l’a d’ailleurs bien ressenti, une vraie complicité s’est établie entre elle et lui dés les premières minutes de leur rencontre. Ouvrard n’est pas un avatar de Sevran et cela nous comble. Il est souhaitable que l’élève dépasse le maître, dit-on. Il se pourrait que ce soit le cas. A eux deux, ils forment probablement ce que l’on pourrait appeler «une école d’organisation et de rigueur», soignant les détails et soucieux à la fois du public et des artistes. Ouvrard perpétue les enseignements du Maître, mais à sa manière, avec talent.

Des projets à la télé

«Il manque dans le paysage audiovisuel d’aujourd’hui une émission donnant aux jeunes talents une réelle chance d’être entendus». C’est ce que pensent aussi les 25000 signataires de la pétition lancée en ce sens vers les téléspectateurs, dont le résultat a été envoyé aux Directeurs des chaînes de télévision. Il y a une «France qui chante», qui aime autant l’accordéon des guinguettes que le disco sans pour autant dédaigner le musiques savantes. Cette France là est en deuil des airs à siffloter sous la douche, des petits couplets qui lui mettaient un peu de joie au cœur en lui parlant d’elle, telle qu’elle se voit. Elle veut une émission qui lui ressemble, avec des artistes qui la touchent. Cette France là veut aussi découvrir, comme elle le faisait avec «La Chance aux Chansons», de jeunes talents connus ou inconnus, de toutes origines et dans la diversité qui fait sa force. Didier Ouvrard précise qu’il n’est sans doute pas besoin d’un créneau horaire très large pour une telle émission. Nous ajouterons que ce ne serait pas un gros effort à consentir pour satisfaire un auditoire qui ne se reconnaît pas dans des «Chabada» un peu creux ou encore dans d’autres émissions, diffusées à des heures tardives et trop typées, même si certaines sont de grande qualité. Quoi qu’il en soit, le public est là; toujours présent au rendez-vous partout où passe la tournée «de la valse à opérette». Il s’en trouve bien et en redemande. Aller plus loin n’a rien d’impossible. La balle est dans le camp des patrons de chaînes qui, sans doute, auraient tort de négliger la frange des auditeurs amateurs de chanson française.

Roland Couty – Reporter Indépendant

Editions de l’Ethel – contact@bessines.com

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